Faire entrer l’art sur le campus

Laisser carte blanche à des artistes, c’est une mission que s’est donnée la Direction de CESI Nanterre depuis plusieurs années.

Après STEW, Jo Di Bona, Melle Maurice, street artistes, c’est au tour d’Antoine Renard d’entrer dans l’école avec une œuvre sculpturale.

Avec cette œuvre se sont les technologies qui sont aussi mises en valeur, en l’occurrence l’impression 3D. Si ces procédés sont à la disposition des étudiant.es et apprenti.es du campus avec différents matériaux, il s’agit là d’impression 3D céramique non-présente dans l’école.

Si l’utilisation de la céramique remonte à la Grèce antique, ce n’est que vers la fin du XIXème siècle que les qualités et propriétés de ce matériau ont été découvertes pour l’industrie.

L’artiste, opère couche par couche à partir d’une modélisation numérique, l’impression 3D Céramique fonctionne elle-même comme un processus mémoriel qui, à la manière d’une longue sédimentation, donne corps à une projection virtuelle.

Différentes temporalités semblent se côtoyer dans ces œuvres : là où l’impression 3D signe une esthétique contemporaine quelque peu surréelle, certaines aspérités et imperfections créent l’illusion d’une matière érodée, antique, et semblent incarner les stigmates d’une vie passée.

Vaste plateforme immatérielle qui concentre et décuple ces enjeux, le digital occupe une place cruciale dans l’œuvre de l’artiste. D’un point de vue formel, l’impression 3D, couplée aux recompositions qu’opère l’artiste, offre un rendu légèrement virtuel, qui n’est pas sans rappeler la silhouette vacillante d’un hologramme.

L’œuvre visible au rez-de-chaussée du bâtiment pédagogique du campus fait partie d’une série de 27 sculptures reprenant la silhouette de Marie Van Goethem dont Antoine Renard a conservé les irrégularités, les accros, pour les intégrer comme immuable à son identité.

Marie Van Goethem, élève danseuse au ballet de l’Opéra de Paris, a servi de modèle à Edgar Degas pour sa Petite Danseuse.